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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 16:48

Voici des mois écoulés sans théâtre, sans rencontres artistiques, des mois où se reportent les projets et se repoussent les dates. Néanmoins la culture ne risque pas de mourir contrairement à ce qui se dit ça et là, l’art et la culture existeront toujours tant qu’il y aura au moins deux hommes ou deux femmes qui se parlent, se regardent et entament une discussion, une danse ou une chanson, qui s’échangent un livre ou qui se plongent ensemble dans l’admiration d’un lever de soleil. Mais ces mois sans partage réel nous privent de découvertes et du foisonnement de spectacles si nécessaire à notre curiosité et notre vitalité. Manque de scènes, manque d’écrans, manque du silence dans une salle remplie, manque du brouhaha dans le hall et du tonnerre d’applaudissements.  

Pour conjurer cette absence, voici un un petit flash sur la lecture émouvante et très réussie par le comédien Thierry Solé de mon monologue L’espérance de vie en février 2020, puis un retour sur deux belles pièces vues à Paris.

Juste avant cette morose entrée dans la période de confinement, le comédien Thierry Solé a présenté près de Provins une mise en espace à la fois émouvante et drôle de mon monologue L’espérance de vie. Le texte traite de la vieillesse et interroge le regroupement en maisons spécialisées des « séniors », et loue l’urgence de vivre. En partenariat avec l’Association Patrimoine et Culture en Bassée, la Compagnie Comment dire organise régulièrement des lectures de théâtre et de poésie qui tournent dans la région de Provins.

Thierry Solé, formé à l’Ensatt, fait découvrir des auteurs contemporains et ses qualités d’interprète fin et sobre, capable d’émouvoir dans un dispositif minimaliste, tout en proximité avec les mots et la situation, au plus près de l’art même du théâtre - un corps, une voix, un texte -, ont permis une rencontre dense avec le public de ce soir-là autour de L’espérance de vie.

 Et voici les deux dernières pièces que j’ai eu le plaisir de voir avant le confinement de mars et que je vous conseille si elles reprennent en 2021.Maîtres anciens de Thomas Bernard avec Nicolas Bouchaud. C’était au Théâtre de la Bastille, captivant d’incandescence, de véhémence tonique et irrévérencieuse. Tout le mordant de l’auteur autrichien et le jeu incroyablement souple, percutant de l’interprète. Dans une mise en scène d’ Eric Didry.   Anne-Marie la Beauté de Yasmina Reza avec André Marcon. C’était à La Colline, un superbe monologue de femme qui rend hommage aux actrices oubliées ou sans gloire. L’interprétation d’André Marcon est fine, ciselée, poignante. Rarement la féminité a été aussi finement incarnée que par ce comédien fétiche de la célèbre auteure qui signe également ici la délicate épure de la mise en scène.   

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