En octobre, quelques semaines de Résidence en Belgique sous la houlette accueillante et stimulante du Centre des Ecritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles ont été une formidable parenthèse atemporelle. Immersion dans l'écriture et incursions à toute heure du jour et de la nuit dans le magnifique parc adjacent. Pour en garder la trace, petite aquarelle impressionniste :
Dans le ciel au fond de l'eau, l'épais feuillage rouge éclairait la nuit. En menus feux follets, les canards, sur des branches mouvantes, glissaient. L'étang se reflétait sur un nuage, le frêne en flèche doré faisait sentinelle et le silence ricochait entre les joncs. C'était en octobre, un soir d'automne. Un chercheur de mots, plongé dans le théâtre de la nature, comme un orpailleur comblé, s'était couché sous les arbres. Un dialogue s'ensuivit, l'inénarrable se produisit, l'obscurité se creusa, un puits s'ouvrit et l'auteur tomba. On ne l'a jamais revu. Si d'aventure, quelque promeneur dans le parc entendait un étrange écho, qu'il ne s'affole ni ne fuie : un dramaturge réside.
De retour à Paris, comme pour continuer à flotter un peu hors du temps, j'apprends que ma pièce « Mercenaires et rédemption » est lauréate du Comité de lecture des EAT. Elle sera présentée en lecture publique par la Compagnie Influenscènes le 19 mars à Fontenay-sous-Bois et le 20 mars au théâtre du Rond-Point à Paris.
L'automne a été printanier, le printemps s'annonce ensoleillé...
Qu'en sera-t-il de l'hiver ? A suivre...